Cette petite nuit de six heures a été vraiment très rapide et je ne peux pas dire qu'elle a été récupératrice, à plusieurs reprises j'ai vu mes amis qui ne dormaient pas non plus, couchés sur le dos, il fixait le ciel avec les yeux grands ouverts comme si c'était la dernière fois...
Marius ce lève, il me tape sur l'épaule et me dis "faut y allez gamin...", je le fixe dans les yeux et je me rend compte qu'ils sont remplis de peur et de larmes, ou est donc passé le Marius qui nous fait autant rire comme à son habitude ? La guerre aurait eu telle raison de sa bonne humeur légendaire qui nous faisait beaucoup rire dans les tranchées ? Quoiqu'il soit temps pour nous ne prendre notre véhicule pour nous rendre dans l'avion qui nous attend, je n'ai encore jamais sauté en parachute, j’espère que le vide ne va pas me paralyser de peur.
Nous voilà tous dans le camion en direction de l'avion qui est posé et caché sur un aéroport de fortune créé à l'occasion en quelques jours par des soldats d'un régiment voisin, ce jour-là, je n'ai jamais vu mes collègues de régiment aussi nerveux avant une opération des
Auvairnitons-Bourgrires , Josèphe tient sa croix et murmure des prières adressées à Dieu pour nous protéger sans doute de l'ennemi pendant que Maurice en fait pour qu'il prenne soin de sa famille, Bruno me regarde avec assistance et me dis "T'inquiète pas l'ami, tout va bien se passer, même sans
Charles et Bernard, nous sommes une bonne équipe...", je suis peut-être le plus jeune, mais je ne suis pas dupe et je vois très bien qu'il ne pense pas un instant à ce qu'il dit...
Après quelques minutes, nous voici arrivée devant notre avion qui devrait nous parachuter sur la zone d'attaque, mais là, une petite surprise nous attend, Riko, notre chien, amie et fidèle mascotte est présente, il est assis devant l'avion avec un drapeau Français autour du cou comme pour rendre hommage à notre courage de soldat patriote et pour ne pas oublier pour quel pays nous nous battons depuis plusieurs semaines pour conserver nos varheures et notre liberté . Il nous donne la pâte un par un, surement sa façon à lui de nous souhaiter bonne chance, un à un, nous lui offrons une dernière caresse pour lui dire au revoir et avant de fermer la porte de l'avion.
Le pilote nous annonces alors que notre "voyage" dure environ trente minutes et que nous devrions en profiter pour consulter le plan qui est accroché sur la paroi de l'avion, il nous rappelle également qu'un camion nous attendra à huit heures trente tapant pour repartir de la mission à cinquante degrés OUEST et que toute personne qui ne sera pas présente au point de ralliement sera considérée comme un soldat mort ou disparue au combat, pendant ce temps, Marius m'explique comment se servir de mon parachute pour le saut et l'arrivée dans la mer...
Et le temps passe tellement vite que c'est déjà le moment de se préparer à sauter, là, Marius nous prend tous un par un dans ses bras et nous dis d'un air rempli d'émotions, "C'est avec une grande fierté que je combats à vos côtés mes amis, peu importe les résultats de cette guerre horrible, vous êtes des héros...", nous en restons sans voix et tout cela ne dit rien qui vaille, cela donne l'impression que Marius fait sa dernière bataille... Et là, il ouvre la porte de l'avion pour que nous puissions nous jeter dans le vide, tous les collègues sautent quasiment en même temps sans aucune peur, mais moi, je reste là, je suis pris de panique devant ce vide interminable et cette mer qui nous attend plus bas, Marius me pousse alors hors de l'avion et crie "J'arrive tout de suite!" comme pour me rassurer...
C'est alors qu'une longue descente de plusieurs minutes nous attend, cela permet de préparer et de voir au loin notre objectif planté dans le bunker, le fameux canon 88 mm et bien présent et affiche clairement sa puissance, cela ne m'étonne pas que nos frères ne puissent pas atteindre l'objectif, l'accès au bunker ne me paraît pas plus compliqué que cela, par contre je ne vois pas encore notre indiquer qui devrait être sur place et qui doit nous donner ses dernières informations recueillies sur place, j'espère qu'il se cache pour se protéger et qu'il n'a pas été démasqué par les Allemands, sinon je je ne voudrais pas être à la place de ce pauvre homme, il va surement être torturé pour donner tout ce qu'il sait à cet ennemi sans pitié!
Bruno est un des premiers à tomber dans l'eau et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il nage aussi bien que moi, c'est-à-dire très mal, la mer est franchement glaciale, mais je ne sais pas ce qui est le plus difficile, si c'est de nager avec tout notre équipement sur le dos ou la température de la mer qui me glace les os... Nous en profitons tous pour regarder en direction du bunker Allemand et pour voir si nous apercevons l'ennemi, le bunker à l'air étrangement désert, nous voyons juste une ampoule éclairer le canon 88 mm avec des variations d'éclairage, comme si le courant n'était pas en continu ou que les fils de mauvaise qualité ...
Nous arrivons tous t'en bien que mal sur la plage non loin de notre rendez-vous, mais à notre grande surprise, notre indique n'est pas là, aucun signe de sa venue ici, pas de message codé ou d'empreinte, nous ne décidons donc d'attendre encore cinq minutes avant de passer à l'attaque et honorer notre mission, de toute façon pendant cette guerre, il ne faut rien prévoir à l'avance car rien ne se passe comme prévu, notre indique est peut-être bloqué quelque part ou pire encore, il est peut-être mort, plus de temps à perdre et plus le temps d'attendre; notre mission d'Auvairniton Bourgrire doit être lancée maintenant si nous voulons rester dans notre timing et respecter les ordres de notre caporal-chef, nous prenons notre équipement et nous filons en direction du bunker avec les informations que nous connaissons.
Nous allons nous inspirer de la seconde mission des Auvairnitons Bourgrires et nous décidons donc de grimper par la façade du bunker pour arriver directement sur le canon 88 mm a détruire, cela nous permet d'éviter de pénétrer par le bas pour se faufiler dans les étages gardés par des Allemands sanguinaires, nous lançons donc deux grappins en haut du bunker pour prendre appui et c'est le duo Bruno / Josèphe qui escalade en premier, suivis de Maurice, Marius et de moi-même, j'ai l'impression de refaire une autre mission de ce type...
Arrivés devant le canon 88 mm, nous nous trouvons dans un bunker complètement fantôme, il n'y a pas un seul bruit dans les sombres couloirs ou vers le dortoir, à ce moment-là, personnes ne parle et tout le monde s'occupe de faire son objectif dans son coin, en ce qui me concerne, ce jour-là je dois contrôler tous les branchements des dynamites installés par Marius, toute sa passe très vite et un peu trop parfaitement pour une mission dite "suicide" comme on l'appelle dans nos tranchées, depuis le début j'ai un mauvais pressentiment sur cette opération commando, mais je me suis peut-être trompé; mon jugement a peut-être été alter-ré par mon état de fatigue avancé.
Mais d'un seul coup, alors que nous étions à contrôler notre sabotage, nous entendons courir dans notre direction avec des bruits de plusieurs chargements de
fusil MP40 , vous savez, l'arme redoutable des Allemand qui ont tué déjà beaucoup trop de frère d'armes dans les tranchées et dans nos villes, malheureusement, pour cette troisième mission, je pense que nous avons été vendu! Et si c'était notre indiqué qui nous avait balancés pour sauver sa peau ou se faire de l'argent ? Mais maintenant que j'y pense, même notre caporal-chef avait l'air bizarre quand il nous a expliqué
la mission d'Auvairniton Bourgrire, l'armée Française serait elle corrompue et nous enverrions à une mort certaine . Loin de moi de devenir paranoïaque, mais je ne sais plus quoi pensé et je me demande même par moments si je ne devrais pas déserter cette guerre avec Mathilde pour filer dans un autre pays.
Dans tous les cas, pour le moment nous sommes coincés en haut du bunker à cinq cents mètres de la plage et dans une situation très difficile, Josèphe et Maurice se postent à l'entrée et chargent leurs Thompsons pour tirer à vue sur les Allemands qui veulent notre peau, Bruno et Marius se collent avec moi derrière le canon 88 mm avec les dynamites qui devraient exploser dans moins de quinze minutes, la peur s'empare de nous tous, les visages sont crispés et j'ai l'impression de revivre la mission d'Auvairniton Bourgrire 2, quand le courageux Bernard m'a sauvé la vie en face de plusieurs Allemands alors que j'étais à bout des munitions et dédié à une mort certaine...
Un fumigène est alors lancé dans la direction de Josèphe et Maurice, nous ne voyons plus rien et les Allemands non plus, mais cela n'empêche pas d'entendre les premiers coups de feu échangés, "ziehen in das Loch!" (tirez dans le trou!) ou encore Tötet die Feinde (tuez les ennemis!), les messages des Allemand ne peuvent pas être plus clairs, cette bataille est sans doute la dernière en ce qui nous concerne, l'ennemi est beaucoup plus nombreux que prévu, je ne vois pas comment nous pourrons sortir tous les cinq de cette situation très délicate, le sang va encore couler sur notre pays avec une violence horrible...
Josèphe décide de se pencher légèrement en direction du couloir pour savoir le nombre exact de soldats ennemis, malheureusement, il tombe au sol presque au même moment d'une balle en pleine tête qui ne lui laisse aucune chance, cela ne fait plus un seul doute, les Allemands savaient que nous allions venir ici aujourd'hui, nous avons bien été dénoncé par un de nos frères, les opérations et
le régiment des Auvairnitons Bourgrires sont maintenant connus par les Allemands, c'est alors que Maurice prend Josèphe pour le tirer vers nous, mais ne supportant pas de voir son ami ce vider de son sang, il nous regarde et nous dit "partez les gars pendant qu'il est encore temps, les Allemand sont plus de vingt, nous ne ferons pas le poids..."
Puis d'un moment folie les yeux ingurgités de sang, Maurice nous laisse son arme et prend deux grenades dans ses mains, il court vers les Allemands en criant haut et fort "LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ", puis nous entendons alors la détonation des deux grenades, Maurice à faire son choix et il a décidé de partir en héros pour faire le plus de dégât possible en partant, nous en profitons alors pour reprendre notre chemin de départ par le flanc du bunker pour redescendre et abandonner la mission qui s'annonce un fiasco, plutôt mourir dans les tranchées avec honneur que dans ce bunker en ayant aucune chance contre un ennemi quatre fois plus nombreux que nous!
Bruno et Marius me regardent un court instant et me font signe de passer en premier et cela ne m'étonne guerre de leur part, ces deux-là m'ont toujours pris sous leurs ailes dans le campement et je les considère un peu comme mes grands frères, sans plus attendre je commence donc à descendre avec l'aide de la corde fixée quelques moments plus tôt, mais en bas nous avons une surprise de taille que nous attendions pas, puisque quatre Allemands sont là à nous tirer dessus comme des lapins, se poursuit alors un échange de tires, je sors mon pistolet et je tire à vue pendant que Bruno et Marius me couvrent à l'arrière; les quatre Allemands tombent alors comme des mouches et le passage est vite libéré pour prendre la fuite.
Arrivés en bas du bunker, Bruno et Marius me font signe de commencer à courir vers la mer pour rejoindre à la nage l'autre plage où le camion nous attend pour nous rapatrier au campement, suite à tout ce qui s'est passé, nous ne risquons pas d'être en retard puisque la mission à clapoter, je crois que ce jour-là, je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, je me tourne rapidement pour voir si Bruno et Marius sont bien arrivé en bas du bunker et s'ils sont sains et saufs, ouf, ils sont bien là et court dans ma direction pour nager vers le point de ralliement; nous laissons tous notre bardage sur place pour gagner de la vitesse, c'est bien assez difficile de courir sur le sable, pas besoins de se donner du poids supplémentaire...
Mais d'un seul coup j'entends une rafale de mp40 qui me frôle l'oreille droite (j'entends encore son sifflement plus de 5 heures après), je me retourne en arrière et là, c'est une véritable catastrophe, mes deux amis, Bruno et Marius sont au sol, ils sont touchés visiblement aux cuisses et le sang jaillit de leur corps tel un véritable geyser, l'artère fémorale doit malheureusement être touchée, ça ne sent vraiment pas bon pour eux cette histoire; je commence à faire demi-tour pour leur venir en aide mais Bruno me fait tout de suite signe pour que je continue à filer au point de ralliement sans jamais me retourner. Mais que va-t-il se passer, que va-t-il leur arriver ? Bruno et Marius vont être fait prisonniers . Vont il être abattu ou pire, torturés? Vont ils décider de se donner la mort pour ne plus souffrir ou être certains de ne pas parler sous les coups de la torture . Je ne sais que penser et je ne le saurai sans doute jamais. Tout cela me turlupine depuis et je n'arrive vraiment plus à trouver le sommeil, car autant les pertes de Charles et Bernard m'ont attristé, mais j'ai réussi à surmonter ma peine, autant la perte de Marius et Bruno me semble vraiment insurmontable, car c'étaient de véritables frères pour moi, je leur aurais donné ma propre vie si j'avais pu ...
Dans ma course folle pour rester en vie, j'ai à peine senti la balle qui vient de me traverser le bras et pourtant le sang coule énormément, je déchire alors mon vêtement pour me faire un bandage de fortune, puis je saute dans la mer qui est aussi froide qu'a notre arrivée quelques heures plus tôt. J'essaye de nager le plus vite possible pour disparaître rapidement dans le brouillard qui commence à ce lever, j'entends encore les balles siffler autour de moi et me passer au-dessus de la tête, je commence à voir de plus en plus floue, je me demande à ce moment-là si je ne suis pas en pleins cauchemard et si je n'ai pas oublié tout simplement de me réveiller, mais la douleur de mon épaule me fait bien comprendre que je suis dans un sale état et que ma survie n'est qu'une question d'heures, je ne sens même plus mon bras, je nage avec mes jambes et mon bras qui n'a pas été pris pour cible...
Après trente minutes de nages très éprouvantes dans une mer froide et très agitée, j'arrive enfin au point de rendez-vous avec quelques minutes d'avance, je me glisse avec beaucoup de difficulté derrière un buisson épais pour attendre l'arrivée du camion qui pourrait me sauver de cette situation, à ce moment-là je pense alors à me camoufler de branches très feuillues et d'appuyer le plus fort possible sur ma blessure pour éviter de perdre encore plus de sang qui pourrait bien être fatal... Mais quelques minutes plus tard, je perds complètement connaissance...
Bien plus tard, j'ouvre les yeux et je me retrouve à l'hôpital au côté de Mathilde, ma bien-aimée qui a fait chavirer Mon Cœur il y a plusieurs semaines, elle m'explique alors que le conducteur du camion m'a retrouvé grâce aux empreintes que j'avais laissées au sol qui était très humide, il a d'abord pensé que j'étais mort à cause de l'impact de la balle dans mon épaule et il a vu aussi que j'avais perdu beaucoup de sang, une fois ma respiration contrôlé il m'a chargé dans le camion pour m'amener ici le plus rapidement possible.
Mathilde m'avoue alors que j'ai eu énormément de chance car la balle est passé très très près d'une artère fémorale et que cette balle aurait pu être fatal, elle finit aussi par m'avouer que ça fait trois jours que j'étais dans le coma et que c'est presque un miracle si j'ouvre les yeux aujourd'hui, personne ici ne croyait croyais vraiment. Je commence à lui expliquer comment c'est arrivé, mais au même moment, rentre le caporal-chef et me dis d'un ton sec "Soldat Oesknar, ce compte rendu vous le gardez pour moi!" À ce moment précis j'ai compris que même les infirmières de cette guerre ne devaient pas être au courant
des opérations suicides des Auvairnitons Bourgrires !
Les opérations suicides prennent tout leur sang dans cette mission qui vient de capoter, qui nous a trahis, à qui revient la faute de l’échec de cette mission ? Dans tous les cas, je suis maintenant le seul soldat des Auvairnitons Bourgrires encore en vie, Josèphe et Maurice nous ont quittés, en ce qui concerne Bruno et Marius, j’espère qu'il ne souffre pas, personnellement je ne pense pas qu'il soit torturé, ce sont des simples soldats qui exécutent les ordres, ils sont comme beaucoup d'entre nous, des pions qu'on déplace sur un échiquier, ils ne savent rien... Malheureusement je ne le serais jamais et ce la me fait rappeler beaucoup de souvenir vécu avec eux, cher journal, heureusement que tu es là pour prendre en compte toutes mes notes et les garder en mémoire.
Une chose est sur, les blagues et la bonne humeur de Marius vont beaucoup nous manquer dans les tranchées et dans le campement, une fois remis sur pied j'irais préparer leurs affaires pour les envoyer à leurs familles respectives, mes deux frères vont me laisser un vide énorme et je manquerais pas de prier pour eux à plusieurs reprises ainsi que pour leurs familles et leurs proches.
Je me demande que m'attend maintenant, comment va réagir le caporal-chef à la mort de Maurice et Josèphe ou à la disparition de Bruno et Marius ? Que me réserve-t-il maintenant que le régiment des Auvairnitons Bourgrires est complètement anéantis ? C'est peut-être le moment de faire ce que je pensais, c'est-à-dire partir loin d'ici avec l'amour de ma vie Mathilde, pour "oublier" cette guerre qui me fait beaucoup trop souffrir depuis le début, j'ai beau être fort à l'extérieur, je suis très triste à l'intérieur, cette guerre m'a montré un côté de l'humain que je ne connaissais pas, j'ai vu des choses auxquelles même les animaux ne sont pas aussi violents, trahison, tortures et violence au quotidien...
Que faut-il se rappeler de cette guerre au stade où nous en sommes actuellement ? Une guerre ne rapporte rien à personnes, que ce soit pour l'ennemi qui écrase les pays qui l'essayent d'envahir ou pour celui qui se fait dévaster, la guerre n'est que violence, désolation... Je retiens aussi que l'humain est pire que les animaux, il tue et massacre sans scrupules des gens qui parlent une autre langue que la sienne ou sous prétexte qu'il croit en un autre Dieu, je rêve maintenant d'un monde de paix, avec une fleur au fusil...
Mais, c'est surement une idée trop utopique en 1940, mais je rêve d'un monde où les gens s'aident plutôt que se détruire les uns les autres, c'est tellement plus honorable d'aider son prochain que lui marcher sur les mains qui l'aident à survivre ... Je me fais surement des illusions, mais je pense et j'espère que les années à venir seront bien meilleures, il faut un monde sans frontières et sans barrières, peu importe le pays ou le dieu qu'il vénère, la terre nous appartiens à tous, c'est l'homme qui en fait ce quelle deviens, si un jour, quelqu'un lis ses quelques lignes, essayez ensemble de changer le monde, rien n'est encore perdu si tout le monde s'y met...
Cher journal, je ne manquerais pas de revenir ici régulièrement pour écrire mes aventures après les missions d'Auvairniton Bourgrire et soldat du régiment, je suis maintenant le seul survivant de ce régiment de héros. J'ai encore beaucoup de choses à raconter et à dévoiler à travers mais écrit, j'ai perdu des amis ici que je considérais comme des membres de ma famille, j'ai découvert aussi que certains de nos compatriotes n'avait aucune hésitation pour donner des informations cruciales aux Allemands même si cela devait faire mourir des centaines de personnes.
La vie est longue, mais cette guerre encore plus, les quelques mois passés ici me paraissent comme une éternité, j'ai bien peur de ne pas voir la vie de la même façon, je suis marqué à jamais par cette violence sanguinaire... Des hommes, des femmes et des enfants sont mort dans mes bras, j'ai tué des soldats Allemands de sang-froid pour rester en vie, sur la fin, j'essayais même de viser la tête pour qu'il souffre le moins possible !
Pour le moment, je vais savourer ce superbe thé à la menthe préparé par Mathilde, après toutes ses épreuves ont apprécié beaucoup plus les choses toutes simples de la vie...
Par Raymond Oesknar
Dernier soldat des Auvairnitons Bourgrires
le 30 Juin 1940