Nous voilà tous aligné comme de bon élèves pour partir à l'attaque de ce bunker ennemi, les visages sont de plus en plus crispés, la peur commence à s'emparer de nous pour cette deuxième opération d'Auvairnitons Bourgrire.
Wikipédia Canon Auvairniton Bourgrire
Nous le savons tous, nous avons eu beaucoup de chance lors de la première mission, notre régiment était revenus au complet et le second avait perdu un seul homme qui c'était montré courageux sur une mine anti-personnel, il avait alors attendu que notre objectif soit atteint pour quitter ce monde et ainsi faire une diversion pour que nous puissions nous enfuit.
La nuit est encore bien présente, nous pouvons commencer notre marche de deux kilomètres pour atteindre notre objectif, nous avons tous décidé de contourner par la forêt pour être le moins visible au petit jour, cette opération du code "Auvairniton Bourgrire 2" doit être une réussite totale peu importante la perte de sur place, il faut absolument détruite le canon de 88 mm pour que nos avions puissent bombarder la zone et faire reculer les Allemands.
Wikipédia Canon Auvairniton Bourgrire
C'est très difficile d'avancer dans la forêt les fougères sont hautes et nous sommes toujours sur le qui-vive pour se préparer à une éventuelle attaque surprise, avec ce sang qui tombe chaque jour je me demande si ce n'est pas plus simple de tuer un Allemand que de s'imaginer mourir.
Nous ne sommes plus très loin et la tension commence à monter, Marius fume sa cigarette antistress, je pense pas que ce soit le bon moment pour ça, mais c'est peut-être la dernière de sa vie allez savoir, j'ai presque envie de goûter, mais je préfère garder la tête froide, je tiens bien revenir vivant de cette mission et de finir cette guerre le plus rapidement possible...
"CHUT" dis Marius, il me sert fort dans ses bras et me dis "C'est là que les groupes se forment, Bernard va aller avec toi, nous on fera l'équipe de deux" et pour cause, l'équipe de trois devra se faufiler dans le sous-sol pour voler les plans de guerre où tous les Allemands ont le dortoir, ils ne seront pas assez de trois je pense ! Bernard et moi, nous allons s'occuper de dynamiter le canon 88 mm qui devrait être gardé par quatre Allemands seulement.
Avec Bernard nous avons choisi de grimper en façade du bunker à laide de corde et de chaussures à crampons, les quatre gardes Allemands doivent être juste à l'étage du dessous, nous devrions donc pouvoir pénétrer le bunker par le point le plus haut, en théorie ça m'a l'air plutôt simple...
Bernard décide de se hisser le premier et je serais en charge de le couvrir à l'étage inférieur pendant qu'il place la dynamite sur le canon 88 mm, une fois la dynamite amorcé, il nous reste 2 minutes pour quitter les lieux et de partir le plus loin possible.
L'ennemi ne nous attend pas visiblement, le bunker est calme, aucun bruit à l'horizon, je ne laisse Bernard faire son objectif et je me poste en bas de l'escalier pour surveiller les allées et venus, je viens d'entendre un de feu, puis deux, puis trois, cela vient du sous-sol, je pense que Marius et les camarades sont repérés, "Schnell ! Schnell !" l'alarme est lancée, à partir de maintenant on ne joue plus et c'est feu à volonté sur l'ennemi, aucune pitié et que le sang coule à flots!
Bernard me signe qu'il reste trente secondes, mais je n'ai pas trente secondes puisque six Allemands viennent de surgir de nulle part et me tire dessus avec des armes automatiques, une grenade éclate à quelques mètres de là et me bloque l'accès du canon 88 mm, je ne peuvent plus rejoindre Bernard, me voilà seule contre six Allemands lourdement équipés, je vois ma vie défilée, je me dis que c'est fini, il me reste plus que deux chargeurs et une grenade, pas de quoi se sortir de cette situation, mais c'est sans compter sur Bernard qui malin comme un singe à utiliser une grenade pour ré-ouvrir l'accès au canon.
Il faut faire très vite, dans moins de trente secondes la dynamite va exploser et tout balayer sur son passage, je décide alors se jette ma grenade et de vider mon chargeur le temps de remonter l'escalier, je ne sais pas si j'ai tué un ennemi, l'important c'est que j'ai réussi à passer et de descendre très vite avec Bernard le long de la corde qui longe le flanc du bunker, nous courrons aussi vite que possible pour se jeter dans la rivière pour rejoindre notre point de ralliement, le canon 88 mm est maintenant hors d'usage, mais qu'en est-il de Marius et la bande ?
À la mémoire de Raymond Oesknar, décédé à l'âge de 93 ans le 28/05/2014 auteur de :