Publiée le 27 octobre sur Proceedings of the National Academy of Sciences, cette étude avait pour but de rendre compte des micro-organismes dont regorge le corps humain. Les chercheurs indiquent qu'il existe autant de microbes à l'intérieur et à l'extérieur du corps humain qu'il y a de cellules humaines dans une personne.
Mais les scientifiques en question ne s'attendaient pas à découvrir qu'un de ces virus, qu'on attrape semble-t-il dans l'eau, puisse avoir un tel impact sur notre façon de penser ou d'agir.
L'étude a été effectuée en deux temps. Les chercheurs ont d'abord testé un petit groupe d'individus composé de trente-trois personnes en bonne santé. Si la plupart des examens auxquels se sont soumis les participants étaient de nature mentale, les chercheurs ont également réalisé des analyses génétiques sur chacun d'eux. Cela leur a permis d'attester de la présence du virus chez quatorze de leurs "cobayes".
Après cette première étape, ils ont intégré cinquante neuf nouveaux participants à l'étude. Ils réalisent les mêmes tests qu'aux précédents et affirment avoir dépisté le virus chez vingt six de ces nouveaux sujets. Ainsi, sur ce total de quatre-vingt douze personnes, près d'une personne sur deux est atteinte du virus en question.
Grâce aux tests cognitifs réalisés sur les participants, l'étude montre que les personnes positives au virus ont un traitement de l'information visuelle inférieur de 10% à celle des personnes non atteintes. Les individus touchés par ce micro-organisme sont moins attentives et éprouvent plus de difficultés à comprendre visuellement un problème. En d'autres termes, ce virus réduirait les capacités cérébrales et donc notre manière de penser.
Le micro-organisme en question se prénomme ATCV-1 et fait partie des virus qui infectent les plantes. Ce chlorovirus est connu des scientifiques et affecte tout particulièrement les algues. A l'inverse de certains virus, ceux qui touchent les plantes ne se transmettent généralement pas aux autres espèces vivantes, tels que les animaux et les hommes. Dans cette mesure, la découverte de l'ATCV-1 dans le corps humain, et plus précisément au niveau de la gorge, a considérablement intrigué les chercheurs.
Afin de poursuivre leurs recherches, les scientifiques ont injecté le micro-organisme dans le corps de souris. Ils ont noté que les animaux infectés prenaient 10% de temps en plus que les souris non infectées pour trouver leur chemin dans un labyrinthe. De plus elles ont consacré 20% de temps en moins dans l'exploration de nouveaux endroits du labyrinthe. Cette étude sur les souris a montré que plus de mille changements génétiques se sont produits dans certaines parties de leur cerveaux, notamment celles en charge de la mémoire et de l'apprentissage.
Le site internet Business Insider ne manque pas de soulever certains points problématiques de l'étude. En effet, les expérimentations menées sur les souris ne peuvent pas prouver à 100% que le cerveau de l'Homme est atteint de la même manière dans la mesure où l'organisme d'une souris et celui de l'Homme sont différents. De plus, les participants à l'étude sont tous originaires de Baltimore. L'étude ne révèle pas comment le virus agit dans le reste du monde.
Enfin, il paraît assez fou de penser que ce micro-organisme puisse à lui seul avoir un tel impact sur notre manière d'agir. Les chercheurs ont certes conclu qu'il impactait sur notre organisme, mais n'ont pas forcément pris en compte que cela pourrait se produire lorsque l'ATCV-1 rentre en contact avec d'autres micro-organismes.
"De plus en plus d'études montrent à quel point les micro-organismes ont une influence bien supérieur à n'importe quelle autre chose", affirme James Van Etten, l'auteur du papier paru dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Certaines études montrent l'impact des ces microbes sur notre manière de gérer le stress et l'anxiété, mais également sur notre façon de sociabiliser. De toute évidence, le monde de la Recherche connaît un intérêt croissant pour les micro-organismes.
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