Un événement qui a entraîné l'annonce d'allocutions simultanées des présidents des deux pays à 18 heures, heure française. Raul Castro s'est alors "adressé à [son] peuple et à l'opinion publique internationale pour faire une annonce importante à propos des relations avec les États-Unis", a précisé la télévision locale cubaine et Barack Obama a déclaré l'ouverture d'"un nouveau chapitre" avec Cuba.
President Obama comments on reestablishing diplomatic relations with #Cuba. http://t.co/2eFv9sGnKV
— Department of State (@StateDept) 17 Décembre 2014
Dans son allocution, le président américain a tenu à "tendre une main d'amitié au peuple cubain". "Todos somos americanos" ("Nous sommes tous Américains"), a-t-il lancé avant d'annoncer plusieurs points cruciaux.
"50 ans de blocus n'ont pas réussi à faire évoluer la situation"
Obama a proposé de faciliter les conditions de voyage des familles cubaines qui vivent aux Etats-Unis et qui veulent se rendre à Cuba. "Nous allons faire en sorte que Cuba ne soit plus isolée." Le pays ne figurera par ailleurs plus sur la liste des pays soutenant le terrorisme.
Le président américain a aussi déclaré que les relations diplomatiques seraient rétablies et que des "fonctionnaires américains vont aller à Cuba pour discuter de la santé, l'immigration, le terrorisme et l'économie." Sans oublier la question des droits de l'homme que les 50 ans de blocus "n'avaient pas réussi à faire évoluer de façon positive".
"To the Cuban people, America extends a hand of friendship." —President Obama: http://t.co/ZeORP4H0jr #CubaPolicy pic.twitter.com/aUYC1VcBlb
— The White House (@WhiteHouse) 17 Décembre 2014
"Nous allons rendre possible les échanges bancaires et commerciaux", a aussi précisé le président assurant croire en "la liberté des flux de l'information". Obama a ensuite tenu à remercier le pape François et le Vatican qui ont joué un rôle d'intermédiaire essentiel dans ce rapprochement. Le pape a effectivement lancé un appel personnel à Barack Obama, dans une lettre cet été, et séparément à Raul Castro, et le Vatican a accueilli des délégations des deux pays pour finaliser le rapprochement.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "salué chaleureusement" mercredi ces décisions des Etats-Unis et de Cuba de normaliser leurs relations et leur a offert l'aide de l'organisation. "Les Nations unies sont prêts à aider ces deux pays à développer leurs relations de bon voisinage", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le président cubain Raul Castro a annoncé simultanément mercredi que, avec son homologue américain Barack Obama, ils s'étaient "mis d'accord sur le rétablissement des relations diplomatiques" entre les deux pays, interrompues depuis plus d'un demi-siècle.
Toutefois, "cela ne veut pas dire que le (problème) principal, l'embargo économique, ait été résolu", a-t-il ajouté dans une allocution diffusée par les médias d'État.
Ces annonces ouvrent la voie à une pleine normalisation et, je l’espère, à la levée à terme de l’embargo sur ce pays #Cuba
— Laurent Fabius (@LaurentFabius) 17 Décembre 2014
Signes de détente
A l'occasion de la crise d'Ebola et de la coopération internationale sur cette question de santé publique, les États-Unis et Cuba ont multiplié en octobre les échanges d'amabilités. En dépit de ses difficultés économiques et de ses moyens modestes, Cuba s'est en effet projeté à l'avant-scène de la lutte contre le virus en Afrique de l'Ouest.
Fait rare, le secrétaire d'État américain John Kerry a même salué la démarche du régime communiste. Le lendemain, l'ex-président cubain Fidel Castro, éternel contempteur du voisin honni, avait déclaré que son pays "collaborerait avec plaisir avec le personnel américain" pour lutter contre Ebola.
Quelques signes de détente sont apparus ces dernières années. Le président Raul Castro, qui a succédé à son frère depuis 2006, a mis un frein aux diatribes anti-américaines, alors que son homologue Barack Obama a assoupli les règles qui s'appliquent aux voyages vers l'île communiste.
La publication, il y a quelques mois, d'un éditorial du New York Times intitulé "Il est temps d'en finir avec l'embargo contre Cuba", avait été jugé "d'une grande habileté" par Fidel Castro. Mais Washington avait maintenu jusqu’à ce jour une ligne ferme envers La Havane.
À la Une du Monde daté du 5 janvier 1961, les #EtatsUnis rompent leurs relations diplomatiques avec #Cuba #archives pic.twitter.com/Qu9QmZhyfS
— Vincent Nouvet (@VincentNouvet) 17 Décembre 2014
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