Selon l'hebdomadaire, sont concernés Baudouin Prot, président de la banque en partance, son prédécesseur Michel Pébereau et le directeur général délégué Philippe Bordenave.
Le Canard enchaîné affirme que les dirigeants auraient vendu près de 300.000 actions à un cours moyen compris entre 44 et 49 euros, alors qu'une enquête lourde de menaces était en cours aux Etats-Unis sur la violation par la banque de l'embargo sur les transactions financières avec Cuba, le Soudan et l'Iran. L'hebdomadaire évoque deux périodes pour cette cession d'actions, courant 2013 et début 2014.
Entretemps, la valeur de l'action BNP Paribas n'a pas décroché: au cours de mardi, elle se situait dans le haut de cette fourchette, à 48 euros.
Le parquet national financier (PNF) a diligenté début novembre son enquête préliminaire après avoir reçu une information dont la nature n'a pas été précisée par la source proche du dossier.
Les investigations seront menées en coopération avec l'Autorité des marchés financiers (AMF) et se feront "à charge et à décharge", a ajouté la source.
A l'issue d'une enquête préliminaire, le parquet a plusieurs options: classer sans suite ou désigner des juges d'instruction s'il éprouve le besoin d'approfondir les investigations. Dans le cas d'un dossier complexe comme celui-ci, une citation directe des protagonistes devant un tribunal paraît peu probable.
Hollande en avait parlé à Obama
L'affaire trouve sa genèse dans l'enquête des autorités américaines sur la violation par la BNP Paribas de l'embargo imposé par Washington sur les transactions en dollars avec Cuba, le Soudan et l'Iran.
Devant la justice américaine, la banque a reconnu avoir réglé en dollars, entre 2002 et 2012, des entités de ces trois pays soumis à des sanctions économiques américaines.
En juillet, la BNP Paribas transigeait et acceptait de s'acquitter d'une amende de 8,9 milliards de dollars, un record pour une banque étrangère.
Outre l'amende, la banque française est aussi interdite de paiements en dollars pendant un an, de janvier 2015 à décembre 2015, ainsi que des contraintes temporaires à son activité aux Etats-Unis.
Cette issue avait toutefois été accueillie avec un relatif soulagement par les marchés, des estimations d'amende supérieures ayant été auparavant données.
Le gouverneur de la banque de France Christian Noyer avait jugé que la banque, la première française en terme de capitalisation, était capable d'absorber la somme infligée et relevé que l'interdiction de certaines opérations de compensation en dollars était moins sévère que redouté.
Ce dossier avait mobilisé jusqu'à l'Elysée. Le président François Hollande l'avait évoqué avec son homologue américain Barack Obama, lors d'un dîner organisé à l'occasion des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie.
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