"Nous sommes dans le cadre de l'application de la loi: la Haute Autorité a saisi le parquet. J'ai toute confiance en la bonne foi de nos deux collègues. Maintenant la procédure est engagée", a déclaré Christian Jacob, lors d'une conférence de presse, à propos des députés UMP Bernard Brochand et Lucien Degauchy.
Comme on lui demandait si Bernard Brochand (Alpes-Maritimes) et Lucien Degauchy (Oise) avaient encore leur place au groupe UMP à l'Assemblée, M. Jacob a rétorqué: "Bien évidemment. Ce serait un comble qu'il en soit autrement." A en croire le patron des députés UMP, "ce qui est choquant (...), ce sont ces fuites dans la presse et cette pression médiatique où l'on cherche à mettre les parlementaires en pâture", dans une allusion à l'article du Canard enchaîné selon lequel une soixantaine des 925 députés et sénateurs seraient en délicatesse avec le fisc.
Christian Jacob reconnait toutefois que le cas des trois parlementaires, dont deux (Bruno Sido et Lucien Degauchy) font l'objet d'une enquête préliminaire, sont différents des fuites dans la presse. C'est la HATVP qui a alerté la presse la semaine dernière qu'elle saisissait le parquet du cas de ces trois parlementaires qui ont tous trois reconnu détenir un compte en Suisse.
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Pas de jurisprudence Cahuzac ou Thévenoud
Bruno Sido et Lucien Degauchy ont tous deux plaidé la bonne foi en assurant avoir oublié de déclarer ces comptes dont ils ont hérité. Quant à Bernard Brochand, l'ancien député-maire de Cannes assure que ce compte est déclaré. "J'avais un compte à l'étranger, déclaré en France, avec des impôts payés en France. Des dépôts d'argent gagnés par mon travail (...) effectués sur ce compte, dans les années 70, ont été soumis à l'impôt français. Ma situation est donc claire, légale, et honnête", assure-t-il.
Le président du groupe socialiste Bruno Le Roux avait estimé la semaine dernière que "les élus qui fraudent doivent démissionner", tout particulièrement après le retentissement des affaires Cahuzac et Thévenoud.
Ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac avait dû quitter le gouvernement puis démissionner de l'Assemblée nationale après les révélations de Mediapart sur l'existence d'un compte à l'étranger lui appartenant. Mais sa démission du Palais Bourbon était surtout devenue inévitable lorsque celui-ci avait menti en plein hémicycle devant la représentation nationale.
Quant à Thomas Thévenoud, si ses soucis avec le fisc lui avaient coûté sa place au gouvernement, rien ni personne n'a pu le contraindre à quitter l'Assemblée nationale. Exclu du groupe socialiste, ce dernier siège désormais parmi les non-inscrits. Pour la première fois ce mardi depuis la polémique, ce dernier a participé aux travaux de la commission sur l'avenir de l'écotaxe.
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